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Libération

Des sans-papiers lillois hospitalisés de force. La police a délogé les 25 grévistes de la faim de la Bourse du travail.

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publié le 27 mai 2000 à 0h47

Lille, correspondance.

«Une opération humanitaire». Voilà comment le préfet du Nord a justifié la descente de police à la Bourse du travail de Lille qui a permis d'évacuer, vendredi au petit matin, 25 sans-papiers vers les hôpitaux de Lille et de Roubaix. «En tant que préfet et en tant qu'homme, je ne peux pas laisser mourir de faim des êtres humains. S'il faut recommencer une telle opération, je recommencerai. Mais ça ne m'amuse pas», a martelé Rémy Pautrat après l'opération.

«Historique». Les sans-papiers, en grève de la faim depuis 49 jours au siège des syndicats lillois, ont été transportés en civière dans les véhicules du Samu. Sans heurts. 80 policiers avaient bouclé le bâtiment, pour faire face à la vingtaine d'étudiants qui avaient dormi sur place et à une poignée de militants de la CGT, exaspérés: «C'est historique. Jamais, depuis plus de cent ans que la Bourse du travail existe, la police n'a pénétré à l'intérieur de cette enceinte», tonnait Pascal Bavenchove, secrétaire de la section de Lille. Le combat des sans-papiers du Nord est également soutenu par le Mrap, la Ligue des droits de l'homme, les Verts, le PCF et la CFDT. Mais aucun ne cautionne le principe de la grève de la faim.

A l'hôpital, les grévistes ont refusé les soins qui leur étaient proposés, comme ils l'avaient fait l'avant-veille, quand les médecins du centre hospitalier régional de Lille étaient venus faire leur tournée. C'est précisément ce refus qui a justifié l'opération médico-policière. La tou