Rennes, correspondance.
La préfecture maritime de Brest n'a pas souhaité réagir après la mise en examen de trois militaires qui étaient de permanence les 11 et 12 décembre 1999, lors du naufrage de l'Erika. L'information, révélée vendredi par Ouest-France et le Marin, met en avant les différents échanges radio entre l'Erika, la préfecture maritime et son «bras armé» le Cross Etel (centre régional opérationnel de surveillance et de secours en mer), depuis le premier message de détresse lancé par le pétrolier, le samedi 11 décembre à 14 h 08, jusqu'à son ultime SOS, le dimanche 12 à 5 h 54. Y a-t-il eu des retards coupables dans la mise en oeuvre des secours, une «faute de service» ou encore un «dysfonctionnement de l'administration»? C'est ce que cherche à déterminer la juge parisienne chargée du dossier, Dominique de Talancé, avec les nouvelles mises en cause de ces trois permanents pour «abstention volontaire de prendre les mesures permettant de combattre un sinistre».
Alerte démentie. Suspectée dès le mois de décembre de ne pas avoir pris suffisamment tôt la mesure des problèmes de l'Erika, la préfecture maritime s'était alors expliquée sur l'enchaînement de ces communications radio. Si elle a bien reçu un signal d'alerte, le samedi 11, elle n'aurait eu à ce moment connaissance que de problèmes dus à une cargaison mal équilibrée de l'Erika, mais non des fissures qui n'apparaîtront que plus tard. Ce premier message d'alerte sera en outre démenti dans l'heure suivante par le