Ils disent: «C'est une opération coup de poing, on s'inspire d'Act
Up.» Ils sont des militants en colère de la sécurité routière. Mais pour leur première action radicale, la police est là, qui bloque la circulation. Il y a aussi le podium de la Prévention routière auprès des armées, avec speaker et mégaphone. Quand même. Ils se sont allongés sur la chaussée, sous la pluie, pendant 10 minutes. C'était à Paris, à 11 heu- res, hier matin. Ils sont venus à l'appel du collectif «Arrêtons le massacre sur la route», qui regroupe 13 associations (Ligue contre la violence routière, Paralysés de France, Fondation Anne Cellier, Traumatisés crâniens"). Vingt-deux adhérents se sont recouverts d'un drap blanc et couchés sur le pavé pour figurer les 22 personnes qui meurent en moyenne chaque jour, sur les routes françaises.
«Et chaque jour aussi, il y a 89 blessés, comme beaucoup d'entre nous.» Franck ne s'est pas allongé par terre. Il est assis dans un fauteuil roulant. «Depuis quatre ans. Un accident de moto. Une voiture m'a coupé la route.» Tous victimes, directes ou indirectes, comme Philippe. «Je marchais sur un trottoir avec ma copine. Elle a perdu son portefeuille qui est tombé sur la chaussée. En se baissant pour le ramasser, une voiture est arrivée, trop vite. Elle a été traînée sur 30 mètres, avant de mourir.» Comme Anne, encore, qui soulève le drap qui la recouvre, pour expliquer aux passants. «Les sensibiliser, en racontant mon histoire»: ses deux parents morts, dans un virage m