Laurent Lopez est le vice-président du Mouvement de défense de la
bicyclette (MDB) (1). Cette organisation, qui se revendique comme la plus ancienne association de défense des cyclistes en France et la plus importante avec ses 700 adhérents, ne participe pas à la Fête du vélo (lire en pages Guide). Considérant que la place de la bicyclette n'est pas encore acquise en ville, le MDB reste sur une ligne plus revendicatrice que festive.
N'avez-vous pas le sentiment que l'opinion publique est en train de changer, de revendiquer plus de place pour d'autres modes de déplacement que la voiture?
On sent une volonté de faire reculer la voiture. Mais il faut continuer, accentuer la pression sur les politiques pour qu'ils accélèrent la redistribution de l'espace au profit du vélo, du roller et des transports publics. Pour cela, il faut qu'il y ait des associations militantes comme nous qui réclament des choses. J'en profite pour dire que je suis excessivement en colère contre mes congénères cyclistes. Ils ne rejoignent pas suffisamment les associations d'usagers pour faire pression. Chaque cycliste devrait être affilié à une association militante.
Le contexte général n'est-il pas davantage favorable au vélo?
On sort de trente ou quarante ans de tout-automobile. La reconquête va être longue. Et nous avons en face de nous des groupes de pression excessivement puissants comme l'Automobile Club de France, qu'on entend beaucoup trop dans un pays qui se satisfait globalement de 8 000 morts par an