Le feuilleton Adidas pourrait lasser jusqu'à ses plus fidèles
aficionados. Toutefois, les dernières nouvelles du front Bernard Tapie-Crédit Lyonnais méritent le détour. Mardi, un arrêt de la cour d'appel de Paris a débouté le CDR (l'organisme public ayant repris à sa charge les dossiers sensibles de la banque), qui avait tenté une ultime manoeuvre pour éviter l'explication finale. Celle-ci pourrait intervenir d'ici à la fin de l'année, mais rien n'est sûr.
Résumé des épisodes précédents. La plus-value sur Adidas, dont la vente fut étalée entre 1993 et 1995, a été très inégalement partagée: 240 millions de francs pour Bernard Tapie Finances (BTF, son holding de l'époque), 2 milliards pour le Lyonnais, et beaucoup plus encore pour Robert-Louis Dreyfus, repreneur final d'Adidas, qui n'a pourtant pas mis un franc de bel et bon argent dans l'affaire (son propre pactole est inconnu, puisque logé dans des pays à fiscalité tempérée). Tapie aurait bien attaqué son ancien banquier favori, qui avait prétexté d'une créance de 1,3 milliard pour le mettre en faillite. Mais il est empêché: le Lyonnais (aujourd'hui le CDR) est devenu propriétaire de BTF, en compensation d'une partie de la dette. Et celui-ci envisage assez peu de porter plainte contre lui-même.
Coups tordus. Entrent en scène une poignée d'héroïques résistants: 48 actionnaires minoritaires de BTF, plutôt malmenés sous le règne de l'homme d'affaires, et qui avaient toutefois refusé l'aumône du Crédit Lyonnais (100 francs l'action