Trois ans après la publication de la circulaire Chevènement régissant le «réexamen» de leurs dossiers, les sans-papiers se mobilisent un peu partout en France. A Lille, 23 grévistes de la faim ont été évacués et hospitalisés «dans un état extrêmement précaire», selon la préfecture du Nord. A Toulouse, des manifestants ont réclamé hier soir la régularisation d'un Tunisien expulsable. A Paris, une centaine de Chinois du 3e collectif de sans-papiers occupent l'église Saint-Merri, avec la bénédiction du curé de la paroisse.
Lille correspondance
Le cordon de CRS avance. Fermement, micros et caméras sont repoussés hors des grilles de la cour de la Bourse du travail de Lille. «A partir de maintenant, c'est une zone de police. Reculez, pour votre sécurité.» Hors de la vue des caméras, les étudiants et les membres du Comité des sans-papiers, qui bloquaient l'entrée du local des grévistes de la faim, sont dégagés sans ménagement.
Gifles, insultes et crises de larmes parmi les étudiants de Sciences-po, peu habitués à ce genre de procédés. Les CRS aspergent quelques visages au gaz lacrymogène. Les ambulances du Samu peuvent arriver pour emporter vers les
hôpitaux les 23 sans-papiers en grève de la faim depuis 61 jours. Deux autres grévistes sont déjà à l'hôpital.
Au petit matin, 200 CRS avaient fait une première tentative, munis d'un arrêté d'expulsion du préfet, lui-même motivé par un arrêté municipal signé par Pierre Mauroy, déclarant les locaux impropres à l'hébergement. Les grévistes s'é