«Je n'ai jamais mis les pieds sur le fameux bateau, le Derya, que je n'ai jamais vu. Je ne connais ni M. Pelletier, ni M. Berardengo, ni M. Bonnes [les faux-facturiers de la Mnef, ndlr]. Et si nombre de ceux qui ont été cités dans cette enquête sont ou ont été des relations politiques, voire des amis, cela n'est pas suffisant pour m'impliquer.» Jean-Christophe Cambadélis, le député socialiste du XIXe arrondissement, a préféré prendre les devants, en écrivant «sa» vérité sur l'affaire de la Mnef (1), craignant d'y être mis en cause. Il a espéré jouer sur le calendrier, pour que sa thèse en substance, je n'ai rien à me reprocher mais tout à revendiquer, notamment le fait d'avoir été un grand leader étudiant et trotskiste puisse prospérer. Mais le calendrier, justement, joue des tours. Son livre vient à peine d'être mis en librairie, que déjà l'ex-numéro 2 du Parti socialiste a rendez-vous avec les juges Armand Riberolles et Françoise Néher. Il est convoqué, aux fins de mise en examen, le 30 juin, pour recel d'abus de confiance.
Les magistrats lui reprochent d'avoir perçu des indemnités de 200 000 francs comme administrateur de la Mutuelle interprofessionnelle de France (MIF), l'une des mutuelles jumelles de la Mnef, entre 1993 et 1995. Ils lui reprochent également ses salaires de «sociologue» au sein de cette même structure de 1991 à 1993, pour un total de 420 499 francs.
Etonnement. Dans le rapport, effectué par la direction régionale des affaires sanitaires et sociales sur