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Libération

Pasqua, nouvelle «victime» de l'affaire Elf.

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La SEM qu'il préside a acheté un terrain au pétrolier 100 millions de plus que sa valeur.
publié le 8 juin 2000 à 2h01

Pour Charles Pasqua, c'est un aveu. Un aveu d'inquiétude. Il vient de se constituer partie civile dans l'affaire Elf, à la suite des récentes investigations des juges sur la vente par le groupe pétrolier d'un terrain situé en bord de Seine à Issy-les-Moulineaux en juillet 1991. Un terrain que la SEM 92, société d'économie mixte qu'il préside, a finalement récupéré. Le terrain avait été acheté à Elf par le groupe Thinet, puis aussitôt revendu à la SEM 92. Une plus-value de 100 millions de francs avait été dégagée. Les deux tiers de ce pactole avaient été acheminés en Suisse par l'ancien directeur des affaires générales d'Elf, Alfred Sirven.

En se constituant partie civile, quinze jours après les perquisitions visant la SEM, Charles Pasqua formule désormais lui-même l'hypothèse que la collectivité publique a payé ces terrains 100 millions de francs trop cher.

Autruche. Le président du conseil général des Hauts-de-Seine avait jusqu'à présent choisi de faire l'autruche. Il avait déclaré que la SEM n'était «pas concernée par les relations entre Thinet et Elf». La première vente avait pourtant été conclue quelques jours seulement avant l'achat par la SEM. Si Charles Pasqua n'était pas présent lors du conseil d'administration qui a voté en faveur de l'achat (et n'a pas non plus signé l'acte de vente), il est quand même en première ligne. Ne serait-ce que comme victime éventuelle. Et c'est donc en arguant d'un «préjudice éventuel» qu'il a opté pour la constitution de partie civile. Le