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Libération

Le pit-bull, circonstance aggravante.

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Prison pour deux hommes qui avaient menacé des policiers avec leur chien.
publié le 9 juin 2000 à 2h04

Ce devait être une affaire exemplaire de l'usage des pit-bulls contre les forces de police. Au fil de l'audience, hier au tribunal correctionnel de Nanterre, les différents protagonistes ont, en fait, raconté une histoire d'interpellation très mouvementée à un barrage routier. Les deux «chiens molossoïdes», selon l'expression qui tend à devenir consacrée dans les milieux judiciaires, n'y ont tenu qu'un rôle plutôt secondaire. L'un n'est jamais sorti du véhicule contrôlé; l'autre a réintégré l'habitacle après avoir blessé légèrement l'un des policiers: «Plaie superficielle, type griffure», indique le certificat médical. Néanmoins, le procureur Dominique Durand a considéré que si les cinq policiers de Colombes en sont venus à dégainer leurs armes de service en pleine rue, au risque de blesser les passants s'ils avaient perdu leur sang-froid, c'est parce que l'un des deux automobilistes interpellés était sorti de la voiture avec un pit-bull menaçant. Il a donc requis au moins 8 et 6 mois de prison ferme à l'encontre des jeunes hommes, qui viennent de passer un mois en détention provisoire.

Djamel et Nicolas, 28 et 23 ans, sont arrêtés à un barrage routier le 9 mai, vers 20 heures à Colombes. Ils ne portent pas leur ceinture. Jusque-là, tous les récits concordent. Pour le reste, «tout le monde n'a pas assisté au même film», comme le résume Grégoire Noël, avocat de Djamel . Les cinq policiers alignés sur le banc des parties civiles affirment que les choses ont immédiatement mal to