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Libération

Le Tunisien expulsé refuse d'embarquer.

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Prison ou clémence, le tribunal décidera aujourd'hui du sort de Chérif M'Hamdi.
publié le 9 juin 2000 à 2h04

Hier son comité de soutien et son avocat l'attendaient au tribunal. Mais Chérif M'Hamdi n'est jamais arrivé à l'audience où devait se décider la prolongation de sa rétention administrative. Le Tunisien, sous le coup d'un arrêté de reconduite à la frontière (Libération d'hier), a été emmené en douce par les policiers à l'aéroport de Toulouse-Blagnac pour être ramené dans son pays. Il a refusé de monter dans l'avion. Et le scénario classique s'est mis en route. Garde à vue pour «refus d'embarquer» et comparution aujourd'hui devant le tribunal correctionnel de Toulouse.

Il avait été interpellé la semaine dernière, ayant entrepris une grève de la faim avec quatre autres sans-papiers. L'un d'eux a été renvoyé en Algérie. Les trois autres ont été sauvés par le tribunal administratif qui a annulé les procédures engagées à leur encontre par la préfecture. Chérif M'Hamdi, pourtant, a fait état de son opposition au régime de Ben Ali et donc des dangers qu'il y aurait pour lui à débarquer à Tunis. Mais les juges ne l'ont pas cru. Chérif M'Hamdi vit depuis longtemps en France. En 1982, il a fait une demande de statut de réfugié politique. Il a attendu jusqu'en 1986 avec des récépissés qui l'ont protégé jusqu'à cette date où l'Ofpra lui refuse le statut. Puis il a vécu, clandestin, de travail au noir.

En 1997, il demande sa régularisation au titre de la circulaire Chevènement. Refusé. Du côté du ministère de l'Intérieur, on avance certains arguments. Le premier est de déplorer «l'irrespons