Pas très vif, le débat. Hier les députés ont gentiment interrogé Elisabeth Guigou dans le cadre de l'enquête parlementaire sur les prisons. La plupart, de droite comme de gauche, l'ont même félicitée pour son action en la matière. Claude Goasguen (DL) s'est indigné, mais de «l'absence aveuglante des magistrats dans les prisons», malgré les textes qui leur font obligation de les contrôler. La ministre a souri: «Le premier président de la Cour de cassation a fait ce même constat dans les termes les plus nets. Mais je ne voudrais pas non plus que ce soit le haro sur les magistrats, ils ne sont pas maîtres de leur temps.»
Sera-t-elle favorable à une grande loi pénitentiaire qui rassemblerait les textes épars? C'est vrai, a-t-elle reconnu, ces textes sont «très éparpillés» et il y a «un besoin de les rassembler», mais ce sera «un gros travail». Oui, a repris Jacques Floch, le rapporteur de la commission, «il faut un grand débat parlementaire sur la prison, qui doit se traduire par des conséquences législatives».
L'étrange conseil. De la loi du 12 avril 2000, dont découle la présence d'un avocat aux côtés des détenus lors des audiences disciplinaires, Elisabeth Guigou a donné une étrange interprétation: «Il faut bien réfléchir à l'application de cette loi.» Pour elle, le terme de «conseil» prévu par la loi ne recouvre pas «nécessairement un avocat», cela pourrait être «un autre détenu par exemple». Ce qui serait «peut-être compliqué si le prisonnier choisi pour la défense était, à l