C'est un haras perdu dans un repli de l'Orne, qui en compte beaucoup. Une petite route part sur la droite, presque un chemin, à vrai dire. Là, on trouve l'élevage de chevaux d'Agnès Lavigne, une entrée assez majestueuse, une grande allée, et plus loin la demeure, puis les écuries: le haras du Paulois. L'endroit est vert, on y imagine le propriétaire avec bottes et veste de gentleman-farmer. Un peu loin du tumulte parisien, et de ses intrigues. Une erreur. Car le partenaire, en développement équestre, d'Agnès Lavigne est son époux, Jean-Michel Grosz, très au fait des coulisses ministérielles en général, de celles du PS en particulier.
Cet ancien président de la Mnef de 1979 à 1985 a été mis en examen jeudi soir pour «recel de détournement de fonds publics» par les juges Armand Riberolles et Françoise Néher, après une longue garde à vue. Avec lui, c'est un petit concentré de l'histoire de la mutuelle étudiante qui est soumis à l'attention de la justice. Et une mise en examen qui se range au nombre de celles que les organisations comme l'Unef-ID ou SOS Racisme souhaitent classer dans les emplois militants.
Au milieu des années 70, Grosz est membre du Mouvement des jeunesses socialistes (MJS); il fait partie de ceux qui fondent le Cosef, ce petit groupuscule chargé de faire du syndicalisme étudiant et de drainer des troupes pour les socialistes. Il est dans l'équipe de ceux qui feront la campagne d'Edith Cresson, à Châtellerault en 1975: on y trouve alors Olivier Spithakis, Je