Menu
Libération

OGM: primes au colza arraché

Article réservé aux abonnés
Les exploitations contaminées ne seront pas pénalisées.
publié le 10 juin 2000 à 2h06

Le ministère de l'Agriculture a annoncé hier que les exploitants qui ont dû détruire, sur son ordre, 600 hectares de colza contaminés par des OGM (organismes génétiquement modifiés) toucheront quand même les primes qui leur sont versées au titre de la PAC (politique agricole commune). La réglementation européenne prévoit en théorie que les cultures doivent être menées jusqu'à la récolte, fin juin, pour que les producteurs perçoivent ces aides. Mais les agriculteurs français à qui le gouvernement avait ordonné, le 25 mai, d'arracher le colza contaminé craignaient d'en être privés. Une question reste toutefois en suspens, le ministère de l'Agriculture n'ayant pas précisé si la perte du fruit de la récolte serait compensée comme promis.

Reste que l'affaire embarrasse fort les gouvernements de l'Union. Car un tel incident a toutes les chances de se reproduire. Les gros producteurs de semences transgéniques, comme les Etats-Unis et le Canada, réfutant les craintes des Européens en ce qui concerne la dangerosité des OGM, mettent une extrême mauvaise volonté à séparer les cargaisons de graines génétiquement modifiées et conventionnelles. Résultat: de probables mélanges. Sans compter les incontrôlables contaminations par pollinisation entre les champs OGM et non OGM.

Hier, la presse d'outre-Manche a ainsi révélé que des graines de colza, maïs et soja importées par les agriculteurs britanniques de neuf pays (Etats-Unis, Argentine, Canada, Australie, Afrique du Sud, Espagne, France, Por