McDo au royaume des falaffels, l'annonce a suscité un joyeux bordel. Rue des Rosiers, dans le Marais, épicentre du quartier juif de Paris, les riverains se mobilisent depuis qu'il est question de l'implantation d'un fast-food de l'enseigne américaine. Au numéro 4, actuel siège du Hammam Café, figure une inscription: «Les pierres sont chargées de mémoire, elles sont un trait d'union entre les générations.» La rue ne semble pas encore pas encore prête pour la génération Mac Nuggets.
La perspective énerve en tout cas Nicolas Secondi, qui vit depuis vingt-deux ans en face. Après le hammam Saint-Paul (un vrai) il a vu passer Chevignon. Avec l'association du quartier des Rosiers, ce retraité a fait signer une pétition 850 signatures et il organise un rassemblement aujourd'hui (1) pour éviter de croiser les avaleurs de cheese-burgers. «La rue des Rosiers, c'est un vrai quartier, dit Nicolas, il est confiné. Tout se sait. Tout se voit. On ne peut pas accepter un élément extérieur comme McDo sans que cela ne bouleverse l'harmonie.»
«Pas un musée». Nicolas parle, distribue des affiches. Il convainc. A ses côtés, Patricia de Massé, présidente de l'association. «McDo, cela créera un lieu anonyme dépersonnalisé, dit-elle. Cette rue bouge, ce n'est surtout pas un ghetto, surtout pas un musée.» Evelyne, patronne de café, voudrait presque faire une pétition pour… le retour du vrai hammam. Elle a peur que McDo ne draine «une faune». Comme Jo Goldenberg, «restaurant delicatessen» et mémoire