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Interview

Quilès: ""Un report pour tous ceux qui travaillent"".

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publié le 17 juin 2000 à 1h34

Paul Quilès, président (PS) de la Commission de la défense de l'Assemblée nationale, est à l'origine de l'article de la loi qui permet à certains jeunes salariés de bénéficier d'un report d'incorporation. Contre l'avis des armées et du ministère de la Défense, il avait imposé cette mesure à l'automne 1997. Quelque 60 000 jeunes en ont déjà profité.

Faut-il arrêter le service national avant 2002, comme le demandent les "Sans nous"?

Ce n'est pas une chose facile à faire, car on ne doit pas désorganiser les armées. En revanche, on devrait peut-être aller plus loin qu'aujourd'hui, en accordant un report automatique à tous les jeunes qui ont un emploi. Il faudrait pour cela supprimer la limite des sursis de deux ans et leurs critères d'attribution comme les conditions d'insertion professionnelle. Pour les armées, cela entraînerait une perte de ressources de 20 000 à 30 000 appelés. Il ne s'agit donc pas de centaines de milliers de jeunes.

A vos yeux, il n'est donc pas possible d'aller plus vite?

On peut accélérer les restructurations des armées en recrutant plus d'engagés volontaires. Ne nous y trompons pas, cela aura un coût, et il faudra des moyens financiers supplémentaires. De toute façon, les derniers conscrits seront appelés sous les drapeaux début 2002. Comme on ne peut pas sérieusement dire: "On arrête dans un mois", rien ne me semble faisable avant début 2001. Il ne restera alors qu'un an.

Etes-vous surpris par la mobilisation des Sans nous?

Il y a un malaise réel chez ces jeu