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Libération

""Cordoleone"", le marin de la coke.

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L'ex-ravisseur du baron Empain jugé pour trafic avec la Colombie.
publié le 20 juin 2000 à 1h38

Aix-en-Provence envoyé spécial

Depuis 1968, on ne lui connaît pas de travail licite, mais n'allez pas croire que trente-deux ans dans la délinquance, ce n'est pas du boulot. Georges Bertoncini a commencé dans l'asthme - pour éviter le service militaire -, a poursuivi dans la voiture - trois cents Mercedes volées, maquillées puis écoulées à Damas -, le recel de bougies d'allumage - Monsieur sait être modeste - et l'escroquerie à l'assurance. Gros consommateur de femmes, ce Marseillais chanceux est toujours tombé sur des filles jolies qui rêvaient de faire le trottoir pour lui, comment refuser?

Flagrant délit. En 1978, c'est toujours par générosité que "Jo", dit aussi "Le Gros", ou "Cordoleone", accepte de louer un pavillon dans la banlieue parisienne pour un ami. Manque de bol, son pote y amène le baron Empain, pour un enlèvement de 63 jours. Ça vaudra quinze ans aux assises pour Jo, reconnu coupable de séquestration, ce qu'il trouve bien dur, lui qui n'a même pas coupé le petit doigt du Baron, ni réclamé la rançon. A sa sortie de prison en 1989, on le soupçonne d'un projet d'enlèvement des enfants de Platini, mais là il proteste, Monsieur respecte les artistes du ballon.

Plus difficile, en revanche, de nier ce qui l'amène depuis hier devant la cour d'assises spéciale des Bouches-du-Rhône (1), avec cinq acolytes. Le 25 septembre 1994, les flics font irruption dans une villa du Finistère, où Jo et quelques amis sont en train de manipuler 100 kg de cocaïne importée par voilier de