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Libération

La nurserie bien remplie de ""Tatie Sophie"" au tribunal.

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La nourrice comparaissait hier pour maltraitance.
publié le 21 juin 2000 à 1h41

Pendant près de trois ans, dans le petit village de Viarmes (Val-d'Oise), 4 300 habitants, Sophie Marie a fait tourner une sorte de crèche sauvage. Cette assistante maternelle, dûment agréée pour trois enfants, en recevait en moyenne une bonne quinzaine dans la journée. Pour tenir son petit monde, Sophie Marie se faisait aider par deux jeunes filles non déclarées. Et ni les parents, ni les voisins, ni les services de la protection de l'enfance du département n'ont rien détecté d'anormal. Jusqu'à ce jour de janvier 2000, où l'une des employées de l'assistante maternelle la dénonce et se met à expliquer aux parents que les enfants étaient parqués, frappés, faisaient leur sieste au grenier.

Heures de pointe. C'est ainsi que "Tatie Sophie" comparaissait hier devant le tribunal correctionnel de Pontoise pour "privation de soins compromettant la santé de mineurs, création sans déclaration d'établissement recevant des mineurs, exécution de travail dissimulé". "Quelle entreprise!", s'exclame la présidente Christine Rostand, un peu médusée. Depuis une heure, Sophie Marie lui répond posément, précisément, sur le nombre d'enfants, de lits, ou celui de ses employées successives. La jeune femme de 38 ans détaille l'organisation qu'elle avait mise en place pour que la dizaine de marmots, âgés de 5 mois à 2 ans, ne restent pas seuls à la maison pendant que les 6 ou 7 autres étaient conduits à l'école. Sans parler de ses trois enfants à elle, qui devaient être emmenés dans un établissement h