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Libération

Ménigon passe au prétoire et risque le mitard.

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L'ex-membre d'AD était jugée hier pour tentative d'évasion.
publié le 21 juin 2000 à 1h41

Après le placement d'office, la procédure disciplinaire. La vie de Nathalie Ménigon en prison est une suite de sales mésaventures. Hier, l'ex-dirigeante d'Action directe (AD) devait comparaître au prétoire, le tribunal interne de la prison, pour "tentative d'évasion". Elle purge deux peines de réclusion criminelle à perpétuité pour assassinats, commis au nom de "l'anti-impérialisme". En quatorze ans de détention, elle a connu l'isolement total, les grèves de la faim, la maison d'arrêt - inadaptée aux longues peines - pendant de longues années.

Automutilations. Un accident cardio-vasculaire l'a laissée très diminuée et surtout très dépressive. On ne compte plus ses automutilations. Depuis octobre 1999, elle est au centre de détention de Bapaume (Pas-de-Calais), et ça ne va pas mieux. La semaine dernière, son état a empiré et elle a été placée d'office dans un hôpital psychiatrique de la région (Libération du 14 juin).

Le 13 juin, elle est revenue à Bapaume. "A son retour, Nathalie était furieuse", a raconté sa codétenue, Joëlle Aubron, incarcérée pour les mêmes faits. "A l'hôpital, elle était dans un lit fixé au sol. Elle n'avait droit à rien, ni journaux, ni radio, ni télé..." Et, durant la promenade dans la cour de la prison, Nathalie Ménigon s'est jetée sur la grille d'enceinte et a commencé à l'escalader. Derrière, il y a la seconde grille, les barbelés et, autour, les miradors. Des détenues l'ont retenue et les surveillants sont arrivés.

C'est ainsi que Ménigon est prévenue