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Libération

Les deux juges de l'affaire Borrel dessaisis.

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La justice peine à élucider le ""suicide"" du magistrat à Djibouti.
publié le 22 juin 2000 à 1h44

La cour d'appel de Paris a dessaisi, hier, les juges Marie-Paule Moracchini et Roger Le Loire du dossier d'instruction dont ils étaient chargés sur la mort du magistrat français Bernard Borrel, à Djibouti en octobre 1995. Un autre juge, Jean-Baptiste Parlos, a été désigné pour poursuivre cette instruction. Il sera le troisième magistrat instructeur commis dans cette affaire où la justice s'emmêle les pattes.

La chambre d'accusation avait été saisie par les avocats d'Elisabeth Borrel, veuve du magistrat, Mes Olivier Morice et Laurent de Caunes. Le 31 mai, devant la première chambre d'accusation, ils ont dénoncé fortement les conditions dans lesquelles l'enquête était menée par les deux juges.

Depuis la mort de son mari, Elisabeth Borrel, elle-même magistrate, conteste la thèse du suicide, privilégiée par les autorités françaises et djiboutiennes. A sa demande, le dossier, initialement instruit à Toulouse, avait été "dépaysé" à Paris, où il avait alors été confié à Moracchini et à Le Loire.

Le corps de Bernard Borrel avait été retrouvé calciné dans les broussailles. Il se serait aspergé d'essence avant de s'immoler. Outre les circonstances très cruelles de cette mort, qui n'ajoutent pas à la crédibilité d'un geste suicidaire, les avocats ont décrit Bernard Borrel comme quelqu'un qui n'avait aucun motif d'en finir avec la vie.

Début mars, les juges Moracchini et Le Loire s'étaient rendus à Djibouti. Ils étaient accompagnés d'un représentant du parquet et de la directrice de l'Insti