Les syndicats d'infirmières scolaires affiliés aux deux grandes fédérations syndicales enseignantes FSU et FEN ont donné de la voix hier, lors d'une conférence de presse contre le risque d'annulation de la circulaire leur permettant de délivrer aux élèves la pilule du lendemain. Vendredi, la commissaire du gouvernement au Conseil d'Etat avait en effet soutenu le recours en "abus de pouvoir et non-respect de la législation" présenté par des associations antiavortement. Ses conclusions estimaient que les infirmières ne pouvaient délivrer ce médicament et que la situation des jeunes filles demandeuses ne présentait pas de caractère d'urgence, même en cas de viol ou d'inceste.
Les infirmières scolaires revendiquent le droit de distribuer le Norlevo : "Comment peut-on nier aux infirmières le droit d'administrer des médicaments vendus sans ordonnance, droit que toute personne possède par ailleurs ?", ont-elles martelé. Ce refus revient à dévaloriser leur fonction, et elles sont d'autant plus choquées que la commissaire du gouvernement avait reconnu ce droit aux pharmaciens. Or, pour les infirmières, la prise des deux pilules du Norlevo requiert plus qu'une simple délivrance : "Le pharmacien peut avoir un rôle de conseil, pas de suivi, ça, c'est notre rôle."
Le Conseil d'Etat se prononcera dans une dizaine de jours. En attendant, les infirmières scolaires ont demandé audience aux groupes parlementaires et interpellé Jospin, Lang et Aubry, pour qu'ils fassent en sorte que puisse perdu