Légiférer contre les sectes. C'est ce que propose aujourd'hui le groupe socialiste à l'Assemblée. Les tribunaux de grande instance pourront dissoudre n'importe quelle secte dans toute la France à partir du moment où elle est condamnée comme personne morale ou pour les délits de ses dirigeants. Les maires auront la possibilité d'interdire l'installation ou le développement de groupes sectaires. Des peines de 50 000 francs d'amende sanctionneront toute publicité sectaire. Le bus jaune à l'impériale de la scientologie n'a plus qu'à ripoliner sa carrosserie... Mais, surtout, le délit de manipulation mentale sera clairement inscrit dans le code pénal avec une amende de 500 000 francs et cinq ans d'emprisonnement. Une innovation destinée surtout à protéger les victimes qui pourront se porter parties civiles à condition que leurs associations de défense soient reconnues d'utilité publique - il s'agit d'éviter les associations sectaires masquées.
"Aggravation inquiétante". Le gouvernement vient de fait de reconnaître que la législation actuelle est insuffisante. Aussi, en accord avec celui-ci, le groupe socialiste a obtenu de présenter aujourd'hui en première lecture à l'Assemblée nationale un texte "tendant à renforcer la prévention et la répression à l'encontre des groupements à caractère sectaire". Le fait d'utiliser la procédure des fameuses "niches parlementaires" pour accélérer l'adoption de ce texte confirme le caractère d'urgence que les députés confèrent à un phénomène "à l'