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Libération

L'ex-directeur de prison accusateur devient accusé.

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Il attaquait en diffamation une revue qui dénonçait ses méthodes. Le procès s'est retourné contre lui.
publié le 24 juin 2000 à 1h47

Le procureur de la République de la 17e chambre correctionnelle de Paris a requis mardi la relaxe pour trois membres de l'Observatoire international des prisons (OIP) poursuivis en diffamation par Jean-Luc Favreau, ancien directeur de la maison centrale de Riom (Puy-de-Dôme). Objet du litige: un article de la revue de l'Observatoire, Dedans Dehors, qui dénonçait, en novembre 1999, les pratiques du chef de l'établissement. Une réalité reconnue par les pouvoirs publics puisque Favreau a été condamné le 30 avril à vingt-quatre mois d'exclusion pour "dysfonctionnements importants" dans la gestion de la prison (Libération du 8 juin). Cette sanction faisait suite à un rapport de l'inspection des services pénitentiaires publié un mois avant l'article de l'OIP. Patrick Marest, délégué national de l'Observatoire, et Sarah Dindo, journaliste de Dedans Dehors (deux des prévenus avec Catherine Erhel, directrice de publication de la revue), publient une enquête sur les conditions de vie à Riom après que des surveillants les eurent alertés sur les pratiques de leur directeur. Entre 1995 (année d'arrivée de Favreau à Riom) et 1999, les fonctionnaires avaient tenté de saisir syndicats, direction des services pénitentiaires, préfet, sénateur, député, médiateur... En vain. A l'audience, ils ont enfin pu parler, et le procès de l'OIP est devenu celui de Favreau lui-même.

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