Comme souvent en matière de terrorisme, la garde à vue se déroulait, ce 4 mai-là, rue des Saussaies, Paris VIIIe, dans les locaux de la Division nationale antiterrorisme (DNAT), au coeur du ministère de l'Intérieur. Et comme le veut la loi, les avocats des membres présumés de l'Armée révolutionnaire bretonne, soupçonnés d'avoir participé à l'attentat mortel du McDo de Quévert, sont venus voir leurs clients à la 72e heure de garde à vue. Et là, c'est la "stupéfaction", aux dires de Gérard Tcholakian, l'un de leurs conseils. Stupéfaction concernant l'hygiène, les conditions de garde à vue, stupéfaction aussi quant à "cette paroi de verre munie de deux micros" à travers laquelle les avocats durent s'entretenir avec leurs clients. D'où, hier, l'assignation en référé du ministère de l'Intérieur demandée par Mes Tcholakian, Choucq et Appéré.
Manoeuvre. Ambiance feutrée, Jean-Claude Magentie, le nouveau président du TGI de Paris en personne, pour arbitrer tout ça, et beaucoup de politesses entre les parties, l'audience aurait pu tourner à la gentille causerie procédurière. Et pourtant, non. D'abord, il y a Me Tcholakian qui raconte ses clients "au bout du rouleau", notamment cette femme, relâchée depuis, "à bout de nerfs". Puis l'avocat évoque ces "interrogatoires qui démarrent à 22 heures, finissent à 5 heures du matin", la cellule de dégrisement pour tout repos, et les questions-réponses qui reprennent "deux heures plus tard". Ces "couvertures disponibles" mais guère proposées aux