Faudra-t-il, pour favoriser l'intégration de l'islam en France, qu'émerge un lobby musulman capable de peser dans le jeu démocratique? "S'il s'agit de faire du lobbying pour le bien-être des musulmans et une meilleure entente entre citoyens, c'est plutôt bon signe. Cela veut dire que la communauté musulmane est ouverte", se satisfait Kamel Kabtane, directeur de la mosquée de Lyon, deuxième lieu de culte musulman de France. Avec une centaine de chercheurs, d'élus et de responsables d'associations, il participait hier à l'Unesco au colloque "L'islam dans un espace laïque", organisé par le ministère de l'Intérieur.
Avec 5 millions de personnes, la communauté islamique représente un enjeu citoyen de plus en plus visible. Pourtant, sur les quelque 15 000 lieux de culte recensés en France, pas plus d'une cinquantaine sont de véritables mosquées et huit seulement sont ornées d'un minaret. Développement des écoles coraniques et des cours d'arabe, adhésion massive aux grandes fêtes rituelles, l'islam s'affirme de plus en plus dans le quotidien de la laïcité. En avril, un groupe de travail mis en place par le ministère de l'Intérieur constatait que le "degré d'écoute des maires" s'était "nettement amélioré".
Rivalités. "La présence de l'islam ne doit représenter en aucun cas une source de crainte ou de trouble. Bien au contraire, l'islam a la capacité de s'inscrire pleinement dans le contexte français", assure Kamel Kabtane, dont la mosquée, en six ans d'existence, est devenue une sorte