Charlotte trouve José Bové "marrant" - "Vous pouvez me tenir ça, s'il vous plaît?" Elle pense que lui et ses copains ont démonté le McDonald's de Millau l'été dernier "uniquement pour faire parler d'eux" et que c'est réussi. "Vous pouvez le lâcher. Merci." Charlotte remplace les sacs-poubelle de la terrasse. "Marrant et plutôt sympa, oui", reprend-elle. On peut être salarié du McDo en question et ne pas se sentir menacé du tout par les antimondialisation de la Confédération paysanne.
Son patron lui a appris samedi que le restaurant serait fermé le jour du procès. Charlotte ne sait pas trop quoi en penser: "Y'a certainement des risques, mais les paysans ont dit qu'ils protégeraient le McDo." Une troupe de motards arrive. Eux-mêmes trouvent "bien vu" ce qu'a fait José Bové le 12 août 1999. Ils sont ravis aussi de trouver remonté ce qu'il avait démonté - "parce que c'est cool, le McDo, quand on rentre de balade." Trois jeunes étudiantes rentrent de la mer. Elles savent que le moustachu du Larzac, qu'elles "aiment bien", est passé par là il y a un an avec ses tournevis. Mais elles aiment bien les hamburgers aussi - "C'est pas contradictoire, si?" Sur la route de Montpellier, la terrasse du restaurant rapide est pleine de jeunes gens, ce dimanche soir. L'idée que José Bové s'attaquant au McDo s'en soit pris à un symbole cher à la jeunesse ne paraît pas inscrit au menu. "Je pense que ça n'a aucun rapport", croit pouvoir dire Charlotte. Ses copains de Millau, "qui ont tous bien ri"