Bernie Bonvoisin et Norbert Krief, chanteur et guitariste de Trust, se sont retrouvés hier devant le tribunal des référés de Paris. Ces deux tauliers du plus formidable groupe de rock français des années 70 s'opposent sur la sortie de Ni Dieu ni maître, dernier album du groupe, déjà vendu à 30 000 exemplaires depuis le mois d'avril. Bernie, reconverti dans le cinéma, réclame tout simplement son retrait des bacs, plus 500 000 francs de dommages et intérêts, au motif qu'il n'est pas satisfait du résultat final. Nono, devenu guitariste de Johnny Halliday, considère plutôt que son ex-alter ego refuse "d'assumer" son passé.
Impatience. En 1996, le groupe se reforme après quinze ans d'absence. L'opus du retour, Europe et Haine, ayant fort bien surfé sur la nostalgie seventies, les deux larrons retournent en studio deux ans plus tard. Norbert Krief assure la musique, Bernie Bonvoisin vient plaquer quelques paroles bien senties entre deux tournages de films. Onze morceaux sont bouclés, une dizaine reste en jachère. Leur société commune, MBKB, est sur le point de signer un mégacontrat avec la Warner, et puis plus rien. Le guitariste s'impatiente et, en janvier dernier, envoie une lettre un peu comminatoire au chanteur surbooké. "Il m'avait fait lanterner, comme s'il ne voulait plus de l'étiquette Trust. Du coup, j'ai sorti les onze morceaux enregistrés en commun, plus un instrumental. Mais les meilleures bandes, pas finalisées, je les sortirai un jour, sous un autre nom."
Contrefaçon.