Le Millavois Jacques E. est "très fier" d'avoir pu informer ce qu'il pense être un policier des Renseignements généraux. Il se ressert une rasade de blanc : "Je lui ai raconté n'importe quoi !" Les commerces à Millau ferment entre midi et deux. A une heure moins le quart, cet employé de l'avenue de la République est en bas de chez lui, au bar de l'Audience. "J'ai parlé tout haut avec un copain de la mairie, puis un type à l'air causant m'a approché et s'est mis à me payer des coups à boire. J'ai compris tout de suite..." Jacques E. a la langue bien pendue. Mais, explique-t-il, il n'a eu pour le coup aucun effort d'imagination à faire : "Je me suis contenté de lui resservir toutes les conneries qui se disent en ville en ce moment." Il est ainsi convaincu qu'après vingt minutes de conversation, son policier présumé a couru à la mairie vérifier pourquoi diantre la circulation serait bloquée tout ce week-end prochain à cinquante kilomètres autour de Millau. Il est convaincu aussi que ce policier croit désormais que les cafetiers de la ville refusent de distribuer la marque Coca-Cola et que CNN a débarqué boulevard de l'Ayrolle : "Là, en face du palais de justice, chacun est persuadé que c'est son voisin qui a loué 10 000 F son balcon à la télé américaine." Jacques E. est moins certain en revanche que le fonctionnaire ait poussé jusqu'à la morgue de l'hôpital de Millau. Pourtant, les autorités préfectorales y auraient demandé de se préparer à accueillir "les 15 morts" que ne manq
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