Un tonnerre d'applaudissements. Hier, les dizaines d'enseignants entassés dans la petite salle d'audience de la 12e chambre du tribunal correctionnel de Créteil ont accueilli avec une joie débordante la relaxe de leur collègue Olivier Méritte. Ce professeur d'éducation physique et sportive (EPS), âgé de 35 ans, était poursuivi pour "complicité de violence volontaire" par les parents d'une élève blessée lors de l'un de ses cours. Le 23 mai, le parquet avait requis à son encontre une amende de 5 000 à 6 000 F.
Tatami ou "bisou". Au début de l'année, une dispute éclate en cours de judo entre Sandra, 13 ans, et Alexandre, 12 ans. Olivier Méritte propose alors aux deux élèves de régler leur différend sur le tatami ou par un "bisou". Choisissant la première option, les enfants s'affrontent devant leur classe de 5e du collège Victor-Hugo de Créteil. L'adolescente se brise la clavicule et subit quarante-cinq jours d'interruption temporaire de travail.
Le tribunal a jugé hier que l'infraction n'était ni constituée ni caractérisée. Les deux élèves avaient présenté selon lui des versions différentes, le garçon assurant, comme son professeur, que l'accident était survenu après le combat "à la loyale". Très déçue, la famille de Sandra envisage de faire appel.
Le jugement a gagné en quelques secondes le hall du tribunal où près de 120 personnes, enseignants, parents d'élèves et responsables syndicaux, étaient venues soutenir l'enseignant. "Ce procès n'aurait jamais dû avoir lieu, la voix de