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Libération

48 kilos de préservatifs

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publié le 29 juin 2000 à 1h57

La ville est sens dessus dessous, explique Valérie Schmitt, à la mairie de Millau. Elle-même aurait bien pris des congés dès ce week-end - "trois jours dans un hôtel de luxe avec piscine et hammam". Mais le déferlement prévu de 30 000 personnes la retient au téléphone. André travaille aussi pour la mairie de Millau, il pose des barrières de sécurité. "Qu'est-ce que je ferais, moi, si je n'étais pas en train de poser ces barrières? Je poserais d'autres barrières..." Le procès de José Bové bouleverse peut-être les habitudes de la petite ville aveyronnaise. Mais tout le monde n'a pas les mêmes.

Ginette serait dans son cabinet médical si elle n'était pas partie récupérer 48 kilos de préservatifs pour le compte du comité organisateur du rassemblement. Pascale serait sur un vélo plutôt que de se battre avec le fax du comité en question - "Je suis guide de randonnée." Jean, le retraité qui tâche de loger un journaliste suisse, s'occuperait certainement du comité des sans-papiers. C'est sur le coup de 13 heures que le quotidien de ces militants est vraiment chahuté: "Bah! on déjeunera une autre fois..."

Employés de l'hôpital, Luc et Sophie songent à rester en ville ce week-end plutôt que de filer à la mer - "parce que ça va être génial, tout ce monde". Nicole, de toute façon, passe tous ses week-ends collée à la réception de son hôtel. Mais elle aussi pense que ça va être "génial". Le député-maire RPR de Millau se fait un plaisir de raconter qu'il devra revenir de l'Assemblée à toute