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Libération

Affaire Dils : le dossier est rouvert.

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Après l'avoir condamné à perpétuité en 1989, la justice ""doute"".
publié le 29 juin 2000 à 1h57

Un premier pas. Hier, la Cour de cassation a ordonné un supplément d'enquête dans l'affaire Patrick Dils, condamné en 1989 à la réclusion criminelle à perpétuité pour le meurtre de deux enfants dans la banlieue de Metz, et qui réclame depuis 1991 la révision de son procès. Depuis quelques semaines, de nouveaux témoignages surgissent, tendant à remettre en cause la culpabilité de Dils. Mais ce ne sont pas ces nouvelles informations qu'a retenues hier la Cour pour motiver sa décision. Elle s'est exclusivement concentrée sur le fait que le tueur en série Francis Heaulme, condamné cinq fois pour meurtre dont deux fois à perpétuité, résidait dans la région messine au moment des faits et qu'il était passé le jour même à proximité des lieux du crime.

Le 28 septembre 1986, les corps de deux enfants de 8 ans, Alexandre Beckrich et Cyril Beining, sont retrouvés le crâne fracassé à coups de pierres, près d'une voie SNCF de Montigny-lès-Metz (Moselle). Sept mois plus tard, Patrick Dils, un adolescent de 16 ans, est interpellé et avoue avoir agi "sans raison", avant de se rétracter. Condamné le 27 janvier 1989, il ne cesse depuis de clamer son innocence.

Fait nouveau. Dès 1991, Dils présente deux requêtes en révision. En vain. Jusqu'à la troisième, la bonne: le 21 juin 1999, la commission de révision de la Cour de cassation estime qu'il existe "un fait nouveau destiné à faire naître un doute sur la culpabilité d'un condamné". Et pas n'importe quel fait: la présence avérée sur les lieux, le