Ils ont à peu près tout passé en revue, visité tous les établissements pénitentiaires. Et, mardi soir, les députés ont approuvé à l'unanimité le rapport du socialiste Jacques Floch, "La France face à ses prisons", dont Libération révèle le contenu. Tous les élus, à gauche, à droite, sont d'accord sur le constat. Pas brillant, et c'est un euphémisme. Tous sont d'accord, il faut que ça change.
Réflexion. Leur rapport comporte une série de propositions. Le premier chapitre, "Les établissements pénitentiaires", débute sur une critique - entre les lignes - de la politique suivie. Il faut "faire précéder la décision de construire de nouveaux établissements, et par là des places supplémentaires de détention, d'une réflexion approfondie sur la place et la mission de la prison dans l'arsenal répressif". C'est presque une référence directe au programme Guigou, qui prévoit certes la fermeture de certaines prisons, mais aussi la construction de dix nouvelles, représentant 2000 places.
A plusieurs reprises, en effet, lors de leurs auditions, les parlementaires s'étaient émus. N'y a-t-il pas plus intelligente punition que la prison? Plus efficace, dans certains cas? N'est-il pas prouvé que plus on construit de cellules, plus on incarcère? Ce constat a déjà été fait il y a un siècle et demi, rappellent les députés, quand, en 1830, "le ministre de l'Intérieur déclarait: "A mesure que les constructions s'étendent, le nombre de prisonniers augmente."" Donc, professe le rapport, il ne faut plus