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Libération

Les ouvriers envoient au diable leur PDG.

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Ses convictions de scientologue avaient mis en péril l'entreprise. La grève a payé.
publié le 29 juin 2000 à 1h57

Edern (Finistère), envoyée spéciale.

"Pierre Auffret et sa sciento n'auront ni not' tête ni not' peau." La banderole indique l'entrée de Parangon SA, en grève depuis jeudi pour une unique et radicale revendication, le départ de son fondateur, PDG et actionnaire majoritaire. En ce lundi au soleil, les grévistes attendent devant les bâtiments les résultats d'une nouvelle négociation. Deux hommes montent une tente - "On l'appellera le camping Mandarom-les-Flots."

Le conflit couvait depuis plusieurs mois dans cette société qui emploie 65 salariés pour réaliser des prototypes de moules pour l'industrie. Depuis qu'il est apparu que Pierre Auffret avait, en dix-huit mois, versé 1 million de francs à diverses officines liées à la Scientologie pour des tests d'évaluation, des formations professionnelles, voire pour de simples avances sur des contrats à venir.

Dans un premier temps, le conseil d'administration avait demandé le remboursement de ces sommes, l'Eglise de scientologie elle-même a ainsi reversé 489744,50 francs.

En mars, l'entreprise, en pleine expansion, frôle le dépôt de bilan, et le conseil d'administration révoque le PDG. Un conseil d'administration pourtant composé de ses proches, son épouse, son père, son beau-père, et du directeur commercial de Parangon, Ronan Perennou, actionnaire minoritaire, qui est alors nommé à sa place.

"Sa famille n'est pas scientologue, ils ont voulu lui faire un électrochoc", analysent alors les salariés face à cette décision.

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