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Libération

La reconstitution dédouane le policier.

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Le coup de feu qui a tué Riad Hamlaoui en avril pourrait être requalifié.
publié le 30 juin 2000 à 1h59

Lille, correspondance.

Mis en examen pour "homicide volontaire", le policier qui a abattu Riad Hamlaoui, un Algérien de 24 ans, dans le quartier de Lille-Sud en avril, devrait bénéficier avant la fin de l'année d'une requalification en "homicide involontaire" ou en "coup mortel ayant entraîné la mort sans intention de la donner". La reconstitution des faits mercredi soir dans les locaux de l'école de police de Roubaix lui a été favorable.

Le gardien de la paix, Stéphane Andolina, 27 ans, a été amené à refaire plusieurs fois son geste de cette nuit du 15 au 16 avril au cours de laquelle il est intervenu avec l'un de ses collègues, à 0 h 30, pour une opération de routine: contrôler deux jeunes qui se trouvaient à bord d'une Opel Corsa volée. La reconstitution a mis en évidence la brièveté des faits: 19 secondes entre le moment où Stéphane Andolina sort de son véhicule et l'instant où il tire. Seuls 50 centimètres, et non 2 mètres comme supposé avant cette répétition, le séparaient de sa victime. "Une durée aussi courte permet de penser qu'il s'agit d'un geste réflexe extrêmement malheureux", rapporte un proche du dossier.

D'autres éléments plaident pour lui: la buée et les gouttelettes d'eau présentes sur les vitres de la Corsa, le plafonnier de la voiture éteint et, surtout, ce geste brusque commis par Riad Hamlaoui alors qu'il était penché vers l'avant. "On distinguait plus des silhouettes que des personnages. La visibilité était vraiment très mauvaise", a rapporté Didier Robiq