"On ne rit pas dans la salle!" Le président François Mallet a eu un peu de mal vendredi à l'audience correctionnelle (1) qui jugeait José Bové et ses neuf coprévenus pour s'en être pris au McDonald's de Millau le 12 août 1999. Il reprochait à l'un des "peintures sur le toit", à l'autre d'avoir "démonté une porte d'entrée au tournevis"... et c'est quand il en est arrivé aux inscriptions barbouillées sur le restaurant "à l'aide d'une bombe aérosol orange" que des murmures amusés sont montés du public. "Etes-vous bien certain de la couleur?" a alors demandé l'un des militants mis en cause.
Rires mal contenus. Les prévenus de la Confédération paysanne n'avaient manifestement pas envie de prendre trop au sérieux le débat sur les faits. Ils les reconnaissent. "J'assume", a déclaré José Bové. "Je confirme et revendique", a suivi Matéo Sanchez. "C'est tout à fait exact", explique un autre. Derrière Raymond Fabrègues, à qui il est reproché d'avoir abattu un panneau de chantier à "coups de pioche", Léon Maillé a précisé qu'il avait fini le travail à la tronçonneuse parce que la pioche, "c'est tout de même insuffisant". Christian Rouqueirol a trouvé à redire à son motif d'inculpation: "Vous avez oublié que je suis arrivé en tracteur, monsieur le président." José Bové a revanche vivement contesté avoir proféré la moindre menace. Le président a rappelé qu'il lui était aussi reproché d'avoir, ce même 12 août, publiquement dit son intention de s'opposer, "au moyen d'une bombe si nécessaire"