Une adolescente de 15 ans peut mener à terme une grossesse contre l'avis de ses parents, exercer l'autorité parentale sur son enfant ou l'abandonner en vue d'adoption... mais une infirmière scolaire ne peut pas lui délivrer la pilule du lendemain. Car cette possibilité, effective depuis la circulaire Royal du 6 janvier, est contraire à la loi de 1967 sur la contraception. "En confiant le rôle de prescription et de délivrance du "Norlevo", contraceptif d'urgence, aux infirmières scolaires, le ministre délégué à l'Enseignement scolaire a méconnu la loi Neuwirth qui impose que les contraceptifs hormonaux soient délivrés en pharmacie sur prescription médicale ou par un centre de planification familiale", a estimé vendredi le Conseil d'Etat, qui, au passage, remet implicitement en cause le décret du ministère de la Santé du 1er juin 1999 autorisant la vente libre du Norlevo.
Libre interprétation. Saisie par des associations de défense de la famille et de lutte contre l'avortement, la haute juridiction administrative a jugé en droit. Mais l'interprétation reste libre: "La sexualité n'est pas affaire de technique, il est faux de faire croire aux jeunes que l'absorption d'un produit chimique suffit à réparer tout écart de comportement", se réjouissent les associations familiales catholiques. 10 000 mineures se retrouvent enceintes chaque année en France et 7 000 subissent une IVG, souvent tardive.
Cet arrêt met surtout en lumière les retards et l'inadéquation de la législation françai