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Libération

Les blanchisseurs chinois ferment boutique.

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Un réseau qui recyclait l'argent des filières de main-d'oeuvre clandestine arrêté.
publié le 1er juillet 2000 à 2h42

Les stores sont baissés et la porte close, avec un écriteau en chinois annonçant la fermeture de ce qui était officiellement un bureau de change de la rue de Rougemont, Paris IXe, à deux pas du Sentier. Moncomptoir et la société soeur Ruitong, plus luxueuse, installée à une centaine de mètres de là, sur le boulevard de Bonne-Nouvelle, étaient les officines paravents de la plus grosse filière chinoise de blanchiment d'argent à Paris et en province. En dix-huit mois, elle a permis d'envoyer au pays 1,7 milliard de francs provenant de nombreux trafics, en premier lieu celui de la main-d'oeuvre clandestine.

Les policiers de l'Office central de répression de la grande délinquance financière (OCRGDF) - dépendant de la direction centrale de la police judiciaire - ont arrêté, mardi et mercredi, 27 personnes. Les neuf présumés chefs du réseau ont été présentés à la juge d'instruction du pôle financier, Valérie Salmeron, et écroués. La plupart proviennent de Wenzhou, ville très dynamique de la Chine du Sud et grand foyer d'émigration, notamment vers la France (lire ci-contre). Parmi elles, Mme Chen Qu et son mari, responsables des deux sociétés incriminées. Le même réseau s'occupait aussi apparemment d'"importation" de main-d'oeuvre qui arrivait directement en France par avion, avec des documents falsifiés.

En liquide. Jusqu'ici, les enquêtes sur l'immigration chinoise avaient permis de fermer des ateliers clandestins et de démanteler quelques filières de passage. Ces fructueuses activi