Après Nantes, Strasbourg, Saint-Etienne et Grenoble, Montpellier, huitième ville de France au dernier recensement, a rejoint aujourd'hui le cercle encore très fermé des agglomérations converties au tram. Avec une croissance exponentielle, des habitants comme de la circulation (8,1 % entre 1990 et 1997), et des prévisions similaires pour les années à venir, Montpellier risquait, d'ici à dix ans, l'embolie circulatoire totale. Le socialiste Georges Frêche, maire depuis 1977, résume ainsi le scénario pour faire taire les "reboussailles", les râleurs en français: "C'était ça ou on mettait des péages, comme cela se pratique dans d'autres villes du monde."
Ainsi, le tramway met les 25 700 habitants de la Paillade, cité de la périphérie nord bâtie pour accueillir les pieds-noirs au début des années 60, à une poignée de minutes de la place de la Comédie, centre historique. Et en vingt minutes, ils pourront gagner, au sud, Odysseum, station encore virtuelle du complexe ludo-commercial promis pour 2002.
Modèles. Pour mener à bien ce grand chantier, Montpellier s'est pour partie inspiré des réussites passées, empruntant à Nantes les modalités d'indemnisation des commerçants et à Strasbourg le système de tarif de covoiturage. Les passagers d'une voiture garée sur l'un des parkings à l'entrée de la ville auront droit, quel que soit leur nombre, à autant de billets aller-retour pour 20 francs tout compris. Ce tramway se donne des allures de serpent bleu Méditerranée étoilé d'hirondelles. Il