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Libération

""Personne ne dit ""je ne prends rien, je l'achèterai demain"""".

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Le Norlevo n'est pas devenu la contraception facile dénoncée par ses opposants.
par Katia CLARENS
publié le 1er juillet 2000 à 2h42

"Dans le XIXe arrondissement, quelques très jeunes filles viennent chaque année demander des places en crèche pour pouvoir poursuivre leur scolarité. Elles ont entre 12 ans et demi et 15 ans", témoigne Gisèle Stievenard, élue chargée de la petite enfance. "C'est souvent après un premier rapport non protégé qu'elles viennent me voir, elles me disent: "On était prises par les sentiments, on n'a pas pensé à se protéger"", raconte Marise Lencroz, secrétaire générale du Snies-FEN (syndicat d'infirmières scolaires), avant d'ajouter: "Dans mon lycée, j'ai eu treize demandes. Chacune des jeunes filles a refusé catégoriquement d'en parler à ses parents. Finalement, j'en ai orienté six vers le centre de planification. Pour cinq d'entre elles, il s'agissait d'une fausse alerte. Je n'ai donné le Norlevo que dans deux cas, elles avaient 14 ans." Dans l'académie de Paris, 16 pilules seulement ont été finalement délivrées, sur un total de 213 demandes faites aux infirmières scolaires.

"Accidents de capote". Le Norlevo n'est donc pas devenu, comme le prédisaient ses détracteurs, un nouveau moyen de contraception. "Je ne connais aucune copine qui compte dessus, qui se dise: "Je ne prends rien, demain j'achèterai la pilule du lendemain." Déjà, c'est cher (56 francs, ndlr), et ensuite, ce n'est pas agréable de flipper le matin", clarifie Léonore, lycéenne à Pantin (Seine-Saint-Denis). A 17 ans, elle a déjà pris deux fois le Norlevo suite à "des accidents de capote". "La première fois, c'était a