C'est à la fin du XIXe siècle que les premiers visiteurs originaires de Wenzhou et de la ville voisine de Qingtian, dans la province chinoise du Zhejiang, au sud de Shanghai, parviennent en France: des colporteurs qui ont traversé la Russie et toute l'Europe. Au cours de la Première Guerre mondiale, la France fait venir 150 000 travailleurs chinois sous contrat, dont beaucoup viennent de ces deux villes. La grande majorité repart une fois la guerre finie, sauf 2 000 à 3 000 d'entre eux, ceux de Wenzhou et de Qingtian, qui décident de rester. Une route d'immigration est alors ouverte et ne se fermera jamais, même lorsque la Chine redevient, pendant sa période maoïste, un empire hermétiquement clos.
Culture commerçante. Les habitants de Wenzhou - 7 à 8 millions de personnes - sont assurément très entreprenants. Sur place, ils ont été parmi les premiers à s'engouffrer dans la brèche néocapitaliste ouverte dans les années 70. Une vieille culture commerçante qui a provoqué un vrai boom économique et a fait de Wenzhou l'un des temples de l'économie de marché renaissante en Chine populaire, au point qu'on compte plus d'un million d'entrepreneurs originaires de cette ville disséminés dans le reste du pays. Et plusieurs dizaines de milliers d'immigrés originaires de Wenzhou en France, essentiellement dans les ateliers de confection, le travail du cuir et les inévitables restaurants chinois. Les chiffres, impossibles à vérifier, vont de 50 000 à 200 000.
Si, pendant longtemps, cette émi