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Libération

Des preuves créées de toutes pièces.

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Moussa Kraouche, accusé de soutenir le GIA, a obtenu un non-lieu.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Sept ans après la "rafle" de Charles Pasqua dans les milieux islamistes, l'opération "Chrysanthème" s'est terminée hier par un enterrement de première classe: Moussa Kraouche, leader suspecté d'une puissante "association de malfaiteurs en relation avec une entreprise terroriste", a bénéficié d'un non-lieu à cause "d'une construction de preuves pure et simple des services de police", selon l'ordonnance du juge d'instruction que Libération s'est procurée. En cinq pages au vitriol, le magistrat Roger Leloire stigmatise les agissements des policiers antiterroristes, alors patronnés par le commissaire Roger Marion, aujourd'hui numéro deux de la police judiciaire en France.

En riposte à l'enlèvement d'agents consulaires français en Algérie, notamment Michèle Thevenot, le ministre de l'Intérieur - Charles Pasqua (RPR) à l'époque - organise un coup de filet le 9 novembre 1993, dix jours après la libération de ces otages. Parmi une centaine de sympathisants islamistes, Moussa Kraouche, porte-parole de la Fraternité algérienne en France (FAF) et chef du Front islamique du salut (FIS) sur le territoire, est interpellé et fouillé à Taverny (Val-d'Oise). Les policiers trouvent des preuves dans sa sacoche: une mise au point du "Conseil suprême des forces armées islamiques" (CSFAI) sur la libération des otages, un communiqué du "Groupe islamique armé" (GIA) et un avertissement aux étrangers en Algérie signé "Abou Mériem". Ces trois documents de menaces de mort et d'attentats contre la Franc