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Libération

L'arrestation mortelle ne touche pas les juges.

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Relaxe ou sursis pour les policiers qui avaient tué Manoka.
publié le 6 juillet 2000 à 2h51

Lille correspondance

"Ils l'ont tué comme un chien et demain ils seront à nouveau dans la rue pour exercer." Ecoeurée, Virginie Houzet ne comprend pas ce qui a pu motiver le tribunal à ordonner des condamnations aussi légères et des relaxes dans le dossier du décès de son mari, Sydney Manoka, un boxeur d'origine zaïroise mort à 27 ans lors d'une intervention policière musclée en novembre 1998 à Tourcoing. Alors que le parquet avait dénoncé à l'audience, le 25 avril, "cette scène pleine de négligences et d'erreurs qui ne grandit pas la police nationale", le tribunal correctionnel de Lille a relaxé hier trois policiers, condamné deux autres à une peine symbolique de sept mois de prison avec sursis pour "homicide involontaire". Et il a rejeté les poursuites pour "non-assistance à personne en danger". Le parquet avait requis contre les cinq fonctionnaires des peines supérieures, allant de dix à douze mois avec sursis.

Le tribunal n'a pas lésiné en revanche sur le montant des dommages et intérêts aux parties civiles: 850 000 francs au total, et 1 franc symbolique pour la Ligue des droits de l'homme. SOS-Racisme, qui avait réclamé le renvoi en cour d'assises, a été débouté.

Cris. "Vous avez assassiné mon fils pour me donner 40 000 francs", a accusé la mère de Sydney, venue spécialement du Zaïre. Cette réaction à l'énoncé du jugement lui a valu d'être expulsée de la salle d'audience par les forces de l'ordre. Une tante du jeune homme, révoltée, a insulté les juges, elle a été interpel