L'enquête sur les emplois fictifs du RPR a démarré par hasard, au fil des découvertes du juge Eric Halphen, chargé à Créteil de fouiner dans les vilaines pratiques de l'office des HLM de Paris (Opac). En 1995, un comptable révèle au magistrat l'existence de deux salariés fictifs, payés par les Charpentiers de Paris, qui sont en fait des permanents du RPR. L'entreprise est domiciliée dans les Hauts-de-Seine.
Osmose. A Nanterre, le juge Desmure hérite de cette affaire. Les policiers de la 8e Direction centrale de la police judiciaire sont saisis. Ils découvrent l'osmose qui existe entre la Mairie de Paris et le RPR pour toutes les questions d'intendance. On trouve de tout dans ces emplois: Isabelle D, dactylo, Yvonne Casetta, la trésorière officieuse du RPR, payée par deux sociétés privées, des secrétaires particulières d'Alain Juppé et de cadres du RPR, rémunérées par d'autres entreprises comme les Charpentiers de Paris, la Scopase, Spie Trindel (toutes des entreprises de bâtiment). Un couple, les époux Cherkaoui, affecté au service d'Alain Juppé, alors secrétaire général du RPR, et rémunéré par la mairie. Pour ce seul exemple, le coût n'est pas négligeable: plus d'un million de francs que le RPR n'a pas eu à débourser entre 1990 et 1996. La chargée de presse du RPR, de 1988 à 1994; le chef de cabinet d'Alain Juppé, Philippe Martel... La liste est longue. Seul l'un des emplois repérés avait un rapport, lointain, avec la Mairie de Paris: un chargé de mission RPR à La Réunion.
Sy