Jeudi, Jacques Chirac mouillait sa chemise pour faire passer le quinquennat. Le même jour, la justice trempait la sienne pour tenter de trouver une issue au cas Chirac, dans son rôle de délinquant potentiel mais néanmoins président de la République. Le procureur de Nanterre, Yves Bot, a en effet adressé une requête au procureur général de la Cour de cassation, pour lui demander de résoudre le casse-tête judiciaire autour de Jacques Chirac. L'imbroglio concerne l'affaire des emplois fictifs du RPR. Le chef de l'Etat est soupçonné de prise illégale d'intérêts et de complicité de recel d'abus de biens sociaux. Mais malgré ces charges, le président de la République bénéficie d'une forme d'immunité et ne pourrait être jugé. L'automne prochain risque, dès lors, d'être riche en télescopages: tandis que la campagne aura lieu sur le référendum et le quinquennat, avec Jacques Chirac en promoteur de la réforme, les professeurs de droit constitutionnel et les juristes de tout poil vont s'agiter sur l'immunité du Président face à la justice pénale.
Cogitation. On en arrive là au terme d'un long cheminement. Le juge de Nanterre, Patrick Desmure, a presque terminé son instruction. Avant de la clore tout à fait, il a demandé, pour la seconde fois, au procureur de la République Yves Bot, comment traiter le cas du chef de l'Etat. Le procureur de Nanterre a lui-même demandé son avis au procureur général de Versailles. Et après quelques semaines de cogitation, le résultat est tombé. Jeudi, Yves