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Libération

Les poumons de la colère

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publié le 8 juillet 2000 à 2h56

Il y avait de la colère dans l'air hier dans les couloirs du palais de justice de Paris. Les treize malades de l'amiante de Jussieu ne cachaient pas leur exaspération après la décision de la Commission d'indemnisation des victimes d'infraction du tribunal de Paris (Civi) de décider d'un sursis à statuer concernant leurs demandes d'indemnisation. D'autant plus que, dans une autre affaire examinée lors de la même audience, la Civi a octroyé 100 000 francs de dommages-intérêts à la veuve d'un ingénieur de la sidérurgie mort d'un mésothéliome (cancer de l'amiante) et 50 000 francs à chacun de ses cinq enfants. Pour les treize victimes du campus parisien, la présidente de la Civi, Claude Noquet, a estimé qu'il convenait d'attendre "le règlement de l'instruction judiciaire en cours devant le tribunal de grande instance de Paris" pour trancher. En effet, parallèlement à leurs demandes d'indemnisation, les malades de Jussieu ont porté l'affaire au pénal, avec une plainte contre X pour "homicide et blessures involontaires, empoisonnement et abstention délictueuse". Ouverte en 1996, l'instruction, menée par le juge Philippe Courroye, est toujours en cours. Elle doit notamment rechercher les infractions commises et déterminer les responsabilités dans une affaire, que l'avocat des victimes qualifie de "catastrophe sanitaire". Pour justifier sa décision

de report, la Civi estime notamment que "le magistrat instructeur (chargé de la plainte au pénal, ndlr) est seul en mesure de recueillir