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Libération

Les victimes de l'""Estonia"" seront défendues en France

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Véritas, qui a contrôlé le bateau, pourrait être mis en cause.
publié le 8 juillet 2000 à 2h56

Nantes correspondance

Le 28 septembre 1994, l'Estonia, un ferry, coulait en mer Baltique en laissant 851 morts. Six ans après, la France est le seul pays à entreprendre des poursuites pénales, prenant ainsi en compte la plainte contre X déposée par des familles de victimes françaises et estoniennes. Ailleurs, seules des indemnisations civiles ont été obtenues, auprès d'assureurs soucieux d'éviter des procès. Juge d'instruction à Nanterre, Mylène Huguet a délivré le 16 juin une ordonnance qui déclare compétentes les juridictions françaises pour statuer sur d'éventuelles responsabilités pénales d'une des catastrophes maritimes majeures de la deuxième partie du XXe siècle. Directement visé: le Bureau Véritas dont le siège est à Courbevoie (Hauts-de-Seine). C'est la société de classification qui a approuvé les plans du ferry, et effectué tous ses contrôles de navigabilité. La juge d'instruction écrit que "l'homicide involontaire est une infraction complexe" en soulignant: "Est compétent non seulement le tribunal du lieu où s'est produit le dommage, mais aussi celui du lieu où a été commis le comportement fautif."

Hypothèse. Les interprétations les plus étonnantes ont circulé sur les causes du naufrage, comme la présence d'explosifs à bord, voire d'une bombe atomique qui aurait légitimé l'hypothèse d'un attentat. "Notre enquête n'a pas permis de découvrir des restes d'explosifs et rien ne porte à croire qu'il y a eu attentat", rétorquait alors Anne-Louise Eksborg, la présidente de