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Libération

Les morts mystérieux de La Martinière.

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La justice enquête sur le décès suspect de 25 personnes dans la clinique.
publié le 11 juillet 2000 à 2h59

Que s'est-il réellement passé à la clinique La Martinière de Saclay (Essonne)? Une vingtaine de morts suspectes ou un règlement de comptes sur fond syndical? Depuis l'ouverture, lundi 3 juillet, d'une information judiciaire pour "homicides volontaires", les rumeurs enflent dans cet établissement ouvert en 1995, qui accueille plus d'une centaine d'anciens militaires très âgés, dont beaucoup, atteints de maladies incurables (des cancéreux), suivent des soins palliatifs.

Mise au vert. L'histoire a débuté par des témoignages adressés fin mai à l'inspection du travail. Plusieurs membres du personnel, dont la déléguée syndicale CGT, font état de "harcèlement moral" et de dépressions en série, mais affirment aussi qu'une vingtaine de patients seraient morts après l'ingestion d'un "cocktail de sédatifs", toujours prescrit par le même médecin - un cardiologue à qui la direction de l'établissement a conseillé depuis de prendre quelques vacances. Selon le responsable CGT de l'Essonne (la déléguée syndicale s'est "mise au vert par peur des pressions"), les démissions "en pagaille" des salariés, ainsi que les cas portés devant les prud'hommes (une dizaine en cours) attestent d'un "climat délétère", dû à une direction particulièrement "musclée". C'est le premier volet de l'affaire. Le second volet, l'enquête sur les 25 morts suspectes, ne fait que débuter: vendredi après-midi, les policiers ont perquisitionné la clinique, emportant les dossiers médicaux des personnes décédées "afin de déte