Le gouvernement n'aime pas qu'on le suspecte de frilosité. Hier, après l'annonce par Libération que l'allongement du délai de l'IVG était repoussé, Martine Aubry a démenti tout revirement personnel. Furieuse, elle a fait dire qu'"elle aimerait bien qu'on ne parle pas à sa place". Mais Matignon a confirmé que, mardi matin, le Premier ministre avait pris la décision de ne pas mêler la réforme de la loi Neuwirth (à propos de la pilule du lendemain) prévue le 5 octobre, avec la révision de la loi Veil. Ce qui signifie, concrètement, que cette révision n'est toujours pas à l'ordre du jour. "Le Premier ministre n'a pas décidé s'il était ou non favorable à l'allongement des délais de dix à douze semaines. Nous réfléchissons et nous attendons l'avis du comité d'éthique", dit Matignon. Pour François Hollande, hier soir sur France Inter, la décision de Lionel Jospin irait toutefois "dans le sens" de l'allongement.
Martine Aubry avait annoncé à plusieurs reprises qu'un texte incluant l'allongement des délais serait présenté en juillet.
Contraintes parlementaires. Le refus de lier le débat sur la pilule du lendemain à l'IVG n'est pas anodin, même si le gouvernement avance des contraintes parlementaires. "En quatre heures de débat, on ne peut pas aborder un sujet si sensible." Après trois années de législature qui n'ont pas permis à Martine Aubry de légiférer, les députés de la délégation parlementaire aux droits des femmes estiment que la révision de la loi Neuwirth est l'occasion inespér