Hier, la commission d’enquête sur la Sécurité du transport maritime des produits dangereux ou polluants, créée à l’unanimité par l’Assemblée nationale le 20 janvier à la suite du naufrage de l’Erika, le 12 décembre 1999, a rendu son rapport. La pollution causée par le transport maritime ne représente que 15 à 20 % de la pollution marine, la cause principale résidant dans les activités exercées à terre. Entre 1979 et 1998, le nombre d’accidents de pétroliers est passé de 70 à 23, tandis que la quantité de pétrole déversée en mer passait de 696,3 milliers de tonnes à 34,6. Le tout alors que, sur la même période, le tonnage transporté par mer avait pratiquement doublé. Le rapporteur de la commission, Jean-Yves Le Drian (PS, Morbihan), résume ici les principaux points de ce travail.

Au vu de vos conclusions, on a l’impression que la sécurité du transport maritime s’améliore.

Certes, mais je souligne également une tendance à une nouvelle accélération: on assiste à une augmentation récente des accidents de pétroliers, due à la vétusté des bâtiments. Il existe ainsi une catégorie de navires couramment qualifiés de « sous-normes » parce qu’ils ne répondent pas aux normes minimales de sécurité.

Mais plus que les accidents, vous soulignez le danger des dégazages.

Ce sont eux effectivement qui créent le plus de pollution. Chaque année, 600 000 tonnes d'hydrocarbures seraient ainsi déversées dans la Méditerranée, ce qui représente plusieurs dizaines de fois la pollution généré