Rémi Millet, le jeune homme de 23 ans licencié d'un McDonald's de la banlieue d'Albi (Tarn) pour avoir offert cinq hamburgers à une mendiante sur ses propres bons-repas, a poursuivi son combat hier devant le conseil des prud'hommes d'Albi (Libération d'hier). Accompagné par une cinquantaine de sympathisants et soutenu par les députés européens Gérard Onesta (Verts) et Sylviane Ainardi (PCF), il a dénoncé l'attitude de McDonald's, qu'il assignait devant le tribunal pour licenciement abusif. Face à son ancien patron, Rémi Millet a décidé de ne rien lâcher et entend mener une action emblématique contre la précarité. Sa version du licenciement est vigoureusement contestée par le directeur de l'établissement, Pierre Loiret-Fournier, qui accuse Rémi Millet d'affabulations en ironisant: "Je n'ai pas inventé le délit de charité."
Pour sa défense, le directeur du McDo a produit trente-deux attestations de fautes professionnelles établies contre Rémi Millet. "Mais comment faites-vous pour travailler dans une entreprise pendant quatre mois et totaliser plus de trente-deux fautes professionnelles sans n'avoir jamais eu de rappel à l'ordre ni d'avertissement?", s'est exclamé le jeune homme. Son avocate, Mireille Servières, a demandé au tribunal de considérer son licenciement comme "irrégulier et abusif", tant sur la forme que sur le fond, et de condamner la société Lescure, gérante du McDonald's de Lescure-d'Albigeois, à payer à son client l'équivalent de douze mois de salaire au titre de