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Libération

Les avocats entrent en force au centre de rétention.

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Ils viennent de gagner au tribunal contre le préfet de police l'autorisation d'assister les étrangers retenus à Vincennes.
publié le 14 juillet 2000 à 2h16

Coup dur pour la préfecture. Le préfet de police de Paris vient de se faire rappeler à l'ordre par le tribunal administratif. Jusqu'à présent, il refusait d'installer dans le centre de rétention de Vincennes, où sont retenus les étrangers en instance d'expulsion, une permanence d'avocats, comme le prévoit l'ordonnance de 1945, modifiée par la loi Chevènement. Le tribunal vient de donner raison au conseil de l'ordre des avocats et demande au préfet de se mettre, enfin, en conformité avec la loi.

Au centre de rétention de Vincennes, comme dans beaucoup d'autres, seule l'association la Cimade est présente. La loi Chevènement, en modifiant l'article 35 bis de l'ordonnance de 1945, prévoit que les étrangers en instance d'expulsion placés en rétention administrative peuvent, «dès le début du maintien», demander l'assistance d'un interprète, d'un médecin, d'un conseil, ou bénéficier de l'aide d'un avocat. Le conseil de l'Ordre a donc demandé dès mai 1998 à la préfecture de mettre à disposition des avocats un local confidentiel, et d'installer une ligne de téléphone et de fax sur place.

Bénévoles. Le 18 août, le préfet Massoni, s'estimant en conformité avec la loi, oppose un premier refus, adressé au conseil de l'Ordre. Il se retranche notamment derrière la présence sur place de la Cimade. «Bien sûr, la Cimade est là, mais nous ne pouvons pas nous substituer aux avocats, et surtout, nous ne pouvons en aucun cas assister la personne devant le juge», explique Luis Rétamal, de l'associat